
Guéridon en loupe d’if et bronze ciselé et doré. Attribué à Adam Weisweiler, circa 1790. Estimation 20 000 € – 30 000 €. Photo SVV GUILLAUME LE FLOC’H
Le plateau circulaire décoré d’une plaque en porcelaine à décor polychrome repose sur des montants en double colonnes simulant des bambous terminés par des patins arqués. L’entretoise triangulaire évidée supporte un plateau circulaire reposant sur un fût balustre présentant en son centre un médaillon de porcelaine polychrome, (petits accidents et manques, les plaques de porcelaine rapportées). Haut. : 76,5 cm – Diam. : 46,5 cm
Yew burl pedestal table with chased and gilded bronze. Decorated with a circular polychrome porcelain top on paired columnar supports imitating bamboo (minor impact marks and losses, later porcelain plaques) Attributed to Adam WEISWEILER. Circa 1790.
Notre guéridon est caractéristique de la collaboration entre Adam Weisweiler et le marchand-mercier Daguerre comme en témoignent plusieurs guéridons similaires estampillés de Weisweiler et l’inventaire après décès de Daguerre : »Une petite table ronde forme de guéridon en racine de bois d’acajou poli sur trois pieds doubles en bronze doré façon de bambous avec entrejambe à tablettes et camée de porcelaine ornant la tablette supérieure prisée trois cents francs, cy….300 (P. Lemonnier, Weisweiler, Paris, 1983, p. 162).
Soulignons également qu’un dessin préparatoire du modèle de notre guéridon, traditionnellement donné à Daguerre est conservé au musée des Arts Décoratifs (illustré dans P. Lemonnier, Weisweiler, pp. 97, 90).
La collaboration entre Daguerre et Weisweiler permit à ce dernier d’accéder à la plus importante clientèle de l’époque tant en France qu’à l’étranger, citons en particulier les familles royales de France, de Russie et de Naples ou le futur roi George IV. Les montants simulant le bambou sont très représentatifs du goût pour l’Orient à l’instar des turqueries et autres chinoiseries en cette fin du XVIIIe siècle. Ainsi, en 1791, Madame du Barry fait livrer un guéridon similaire au notre au Duc de Brissac par les marchands merciers Daguerre et Lignereux.
Adam Weisweiler (1746-1820), reçu maître ébéniste à Paris en 1778, il collabora exclusivement avec des marchands merciers pour vendre ses meubles de luxe qui étaient souvent ornés de plaques de porcelaine, panneaux de pierres dures ou de panneaux de laque du Japon Dominique Daguerre, est un marchand-mercier parisien actif à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En 1772, il s’associe à Simon-Philippe Poirier, et lui succède en 1778, qui lança la mode des meubles ornés de plaques de porcelaine de Sèvres. En 1778, il s’installe également à Londres en collaboration avec Martin-Eloi Lignereux. Il employa les meilleurs ébénistes de son époque, Adam Weisweiller, Martin Carlin ou Claude-Charles Saunier.
GUILLAUME LE FLOC’H et SVV GUILLAUME LE FLOC’H. Belle Vente Mobilière à Saint-Cloud. Dimanche 8 février à 14h30 à ST CLOUD. Contact : Charlotte Meniaud Tél. : 01 46 02 20 20 – Fax : 01 46 02 20 25 – contact@lefloch-drouot.fr